Un obus dans le cœur

« Moi, le premier mot que j’ai trouvé pour pouvoir raconter ce qui s’est passé, c’est le mot avant. »

Wajdi Mouawad

Résumé

 

Wahab reçoit un appel en pleine nuit, il doit se rendre à l’hôpital. Sur le chemin, il se rappelle son histoire et laisse sortir de lui une parole d’alarme contre la mort, la sœur jumelle de la vie.

Par ses allers-retours entre présent et passé, rêve et réalité, Wahab nous raconte avec humour et colère son enfance, la guerre, l’exil, les visages aimés et disparus, la découverte de la peinture.

Cette nuit, il va perdre sa mère et renaître. Son histoire commence.

Intentions de mise en scène

 

La mise en scène s’est attelée à chercher la vérité et la transmission de cette histoire, témoignage raconté mais aussi vécu. Wahab nous reçoit chez lui cependant rapidement l’illusion commence. Le public plonge sous la surface de la réalité. Il n’est plus chez Wahab mais avec Wahab pour l’accompagner pendant cette nuit qui va tout changer.

Wahab va se rendre à l’hôpital, attendre la mort de sa mère, combattre ses démons et vaincre. Il va évoluer dans des environnements (bus, rue, parking, couloir, chambre d’hôpital, salle d’attente) qu’il rejette et qui lui apparaissent parfois comme hostiles. Des petites tables et une chaise d’enfant en osier délimitent ces espaces. La chaise d’enfant rappelle à Wahab qu’il n’est pas encore tout à fait adulte. Elle prend tout son sens lorsqu’il regarde derrière lui et se rappelle les moments décisifs de son enfance. Wahab essaye de comprendre quand sa vie a basculé. Quel est le moment qui cristallise un avant et un après?

Trois tableaux blancs attendent la peinture, la rage et la douceur de Wahab. L’un est au sol, l’autre sur un chevalet et le dernier sur un psyché qui, comme un miroir, attend le reflet que lui imprimera Wahab. Par une main couverte de peinture ou tout simplement en étant retournés, ces tableaux révèleront des visages en reliefs; visages familiers, poétiques, touchants, à mi-chemin entre Basquiat et Cocteau.

Nous avons choisi une sobriété de scénographie et très peu d’accessoires. Chaque spectateur pourra ainsi imaginer librement ce voyage au cœur de la nuit et la guerre du personnage. Les moments poétiques et magiques explosent au milieu de la réalité comme des bouées de sauvetage, des bulles d’humour. A chacun d’imaginer cette réalité irréelle.

Wahab n’est pas seul sur scène. C’est sa vie entière qui est là.

Mise en scène et jeu

Julien Bleitrach

Regard extérieur

Jean-Baptiste Epiard

Scénographie

Elodie Martzloff

Peintures

Emmanuel Braudeau

Création sonore

Johan Lescure

Création lumières

Cyril Manetta

Durée

1h15

Extraits

 

« On ne sait jamais comment une histoire commence. Je veux dire que lorsqu’une histoire commence et que cette histoire vous arrive à vous, vous ne savez pas, au moment où elle commence, qu’elle commence. Je veux dire… Je veux dire que vous n’êtes pas là, à marcher tranquillement dans la rue et tout à coup, vous vous dites : tiens, voilà, une histoire qui commence. Je veux dire, on ne le sait pas…puis lorsque finalement on réalise qu’on est embarqué dans une histoire, on ne sait pas comment tout va se terminer. Personne ne peut savoir. C’est seulement à la fin. Lorsque tout est consommé, qu’on ouvre les yeux et qu’on se dit : l’histoire est terminée. Elle est terminée et parce qu’elle est terminée, vous vous mettez à entendre le silence, le grand silence qui a failli vous noyer. »