Intentions de mise en scène
La mise en scène s’est attelée à chercher la vérité et la transmission de cette histoire, témoignage raconté mais aussi vécu. Wahab nous reçoit chez lui cependant rapidement l’illusion commence. Le public plonge sous la surface de la réalité. Il n’est plus chez Wahab mais avec Wahab pour l’accompagner pendant cette nuit qui va tout changer.
Wahab va se rendre à l’hôpital, attendre la mort de sa mère, combattre ses démons et vaincre. Il va évoluer dans des environnements (bus, rue, parking, couloir, chambre d’hôpital, salle d’attente) qu’il rejette et qui lui apparaissent parfois comme hostiles. Des petites tables et une chaise d’enfant en osier délimitent ces espaces. La chaise d’enfant rappelle à Wahab qu’il n’est pas encore tout à fait adulte. Elle prend tout son sens lorsqu’il regarde derrière lui et se rappelle les moments décisifs de son enfance. Wahab essaye de comprendre quand sa vie a basculé. Quel est le moment qui cristallise un avant et un après?
Trois tableaux blancs attendent la peinture, la rage et la douceur de Wahab. L’un est au sol, l’autre sur un chevalet et le dernier sur un psyché qui, comme un miroir, attend le reflet que lui imprimera Wahab. Par une main couverte de peinture ou tout simplement en étant retournés, ces tableaux révèleront des visages en reliefs; visages familiers, poétiques, touchants, à mi-chemin entre Basquiat et Cocteau.
Nous avons choisi une sobriété de scénographie et très peu d’accessoires. Chaque spectateur pourra ainsi imaginer librement ce voyage au cœur de la nuit et la guerre du personnage. Les moments poétiques et magiques explosent au milieu de la réalité comme des bouées de sauvetage, des bulles d’humour. A chacun d’imaginer cette réalité irréelle.
Wahab n’est pas seul sur scène. C’est sa vie entière qui est là.