Imaginez-vous, vous êtes élèves en classe de 5ème. Aujourd’hui, en plus de votre professeur de français, un homme se trouve dans la classe, il est préoccupé, il vérifie régulièrement l’heure et son portable. Lorsque vos camarades l’interrogent sur la raison de sa présence, il leur répond de manière laconique et évasive, tout à sa préoccupation.
Quelques secondes de suspension. Puis il fait une entrée fracassante avec une femme, ils sont en pleine dispute conjugale. L’énergie est féroce, les mots sont précis et parfois désuets. Une vive poursuite dans la salle se déroule devant la classe éberluée. La femme, dans son emportement, mets une gifle à l’homme qui semble surpris et vexé par ce geste.
Leur mission aujourd’hui est de jouer plusieurs scènes du répertoire comique de Molière pour illustrer le classicisme de son œuvre. C’est sans compter la jeunesse de Marie qui ne suivant pas le déroulé pédagogique prévu, fait tout pour convaincre votre classe que Molière est d’une grande modernité. La tension est palpable entre les deux comédiens. Chacun déroule son propre argumentaire entre les scènes qu’ils jouent. Le Médecin malgré lui, Le Malade Imaginaire, L’Avare, Le Médecin volant, Les Fourberies de Scapin. Vous assistez à des scènes drôles, surprenantes, énergiques. Sylvain est sur ses gardes, Marie ne respecte pas toujours les mises en scènes officielles de la fondation. Elle est pleinement investie dans ses rôles. Puis la magie du théâtre opère: malgré ces tensions encore palpables mais risibles, les deux intervenants font front ensemble pour terminer de vous convaincre que Molière est à la fois un dramaturge français classique exceptionnel mais qu’il est en plus porteur d’une grande modernité.